lundi 4 février 2013

Bienvenue dans Entrelacs.



Entrelacs.





































Épilogue.


Le Teufel remonta lentement la rue noire. Les pas claquaient sur les pavées de marbre roses, salis par le temps. Autour de lui, le silence. Rien en cette ville ne bougeait. Le Teufel jeta un regard de dégoût vers un mur ou pendaient des lambeaux moisis de lichen. La végétation avait presque envahi toute la ville, en fait. Le Teufel regarda autour de lui, contemplant l'effroyable verdure luxuriante qui s'étendait par endroit dans la ville. Des ruines, autrefois immenses battisses, signe de gloire des hommes dans un passé lointain, s'écroulaient, miteuses, telle un château de carte.
Le Teufel pressa le pas, et se mit en route vers une colline … qui était autrefois un étrange bâtiment orné de croix rouges. Des arbres desséchés, mais d'une jolie forme noueuse, se dressaient près d'un ruisseau.
Celui-ci, limpide, coulait lentement jusqu'au bas de la ville. Le Teufel s'agenouilla devant le petit lit du ruisseau et se penchant observa son reflet déformé. Il n'aperçut qu'un fin visage argenté.
Et des yeux noirs... entourés d'un fin ovale blanc autour des globes oculaires, entièrement noirs... Et un crane chauve, orné d'un étrange tatouage gris foncé, de forme circulaire. Une chevelure argentée lui naissait au dessus de la nuque, retombant à ses reins. Sa lèvre inférieure, plus coloré que le reste, était verte. Le Teufel se releva, il aimait venir en cet endroit. Le calme, la sérénité du lieu l'apaisait. …
Mais il devait partir. Et retrouver le Veilleur.
Le Destin était en marche.

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L'homme observait depuis quelques instants un nom, tapé à l'encre, inscrit dans un formulaire presque vierge. Un nom qui lui paraissait familier, mais si loin, oublié, presque disparu. Un nom unique, chargé de cette puissance; cette puissance qu'ont les noms connus, ou célèbres. Lui; il le connaissait depuis tellement longtemps, que le prénom avait été inscrit dans son esprit avec force.
Elyo Spirtyan... Un de ces garçons dont il avait modifié le patrimoine génétique. Il se demanda une seconde si ce garçon était vivant. Ce qu'il était. Ce qu'il allait devenir.

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1.

La femme ferma les yeux, cédant enfin. Elle avait combattu longuement, contre la souffrance, mais cette dernière avait eut raison d'elle, et s'échappa doucement de ses lèvres le dernier souffle de vie. Quatre minuscules mains la réclamèrent, mais deux bras puissant les ôtèrent de son étreinte déjà inanimée. . Une voix siffla, brisée par l'émotion, vaincue par sa propre impuissance:
  • C'est terminé.


2.

Pour de nombreuses personnes, si Elyo et Willan ne pleuraient jamais, c'était parce qu'ils avaient gardés en eux le traumatisme de la mort de leur mère, dès la naissance. Cette rumeur se colportait dans toute la ville, et elle s'était ancrée dans les esprits comme quelque chose de logique qu'on ne pouvait renier.
Elyo était né avec une dizaine de minutes d'avance sur son frère. Il était le plus agité des deux, plus farouche, certainement plus sauvage que son jeune frère, Willan, envers lequel il se montrait particulièrement protecteur. Tous deux âgés de quatre et demi, ils souffraient d'une étrange pathologie, aux ressemblances troublantes à une malédiction; tous les samedis, les garçons se laissaient aller à des convulsions de douleur qui pouvaient durer toute la journée. Tous les médecins et scientifiques du pays étaient passés devant ce cas étrange, et même leur père, Karly Spirtyan, lui même scientifique, n'avait jamais réussi à percer le mystère de ces crises de douleur qui terrassaient chaque samedi les jumeaux.

3.
Le lieu de naissance des deux enfants Spirtyan était une petite ville, au bord de la mer, cachée par de jeunes montagnes. La majorité des constructions étaient en pierre blanche. Des tours de forme rectangulaire, la plus haute étant le clocher d'un vieux temple, plongeait de temps à autre certaines zones de la ville dans une obscure clarté, provoqué par l'ombre de ces tours. Les hautes maisons de pierre, possédant souvent deux ou trois étages, étaient pourvues de toits plats, servant de terrasse, et, en temps de guerre, de plate forme de tir. Le plus impressionnant dans cette ville, c'était toutefois le nombre d'escalier. Ou se posait le regard; rencontrait forcement un escalier de bois ou de pierre. Ils couraient, tournoyant, jusqu'en haut d'une tour, ou bien, raide, grimpait jusqu'à un toit de maison. Des marches permettaient de monter sur les trottoirs, ou bien d'y descendre...
Autre les escaliers, ils y avaient aussi des ponts de pierres qui reliaient des maisons entre elles. La passerelle la plus connues, étaient celle qui coupait la ville en deux, permettant de rejoindre le coté sud du coté ouest, sans rejoindre le sol. Celle-ci naissait d'une montagne, à l'ouest, pour se terminer à l'est, du coté du port. Cette passerelle n'était pas parfaitement droite, elle ondulait, tournoyant entre les tours, se divisant a un endroit pour se fusionner a un autre. Et évidemment, des escaliers de toutes formes permettaient d'accéder à cette passerelle qui, quand on levait la tête vers elle, ressemblait à un serpent dans le ciel. En effet, les milliers de pierres qui la composait, ressemblaient a des écailles de reptiles, possédants chacune une nuance différente de minéral. Elle se nommait Ofyr-Lan.
A certain endroits, des morceaux de cette passerelle s'étaient écroulés, et il fallait souvent revenir sur ses pas, prendre un escalier, et remonter plus loin pour poursuivre sa route.
Cette ville, à l'ambiance pacifique, maritime et havre de paix avait pour nom Faier-Hayrdhann, la ville aux escaliers.

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